J'avais
ma guitare, mes tableaux, ma valise et encore plusieurs sacs plastiques,
que j'avais amené pour eux de Tatvan, fromage du pays, blé concassé
ex…on a commencé à marcher dans la boue et dans les herbes sauvages
au moins vingt minutes. Epuisé nous avons grimpés une dernière colline.
Plus loin, sur un terrain vague et très
accidenté quelques maisonnettes commençaient à apparaître. Il y
avait tellement de boue par terre que l'on pouvait facilement perdre
l'une de ses chaussures dedans et ne pas pouvoir la retrouver après.
C'était un bidonville misérable. Il y avait des enfants partout,
entrain de jouer ensembles dans la boue et les poubelles, il y avait
même des chèvres, des moutons et des poulets autour d'eux. Plus
de vingt-cinq familles avec leurs nombreux enfants vivaient ici
dans les conditions déplorables.
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Mon Frére Halis et sa femme
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La maison de mon frére
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La
maison de mon frère était un vrai bric-à-brac, construite en une seule
nuit. De l'extérieur, on avait
l'impression que les murs de la maison étaient enterrés jusqu'à la
moitié. Les fenêtres en Plexiglas, la porte qui ne se fermait pas,
la toiture trouée partout, l'électricité et l'eau courante
inexistants. L'intérieur une seule pièce d'environ six mètres
carrés, un tiers de cette surface était pour leur lit, un coin pour
la vaisselle et pour cuisiner, l'autre coin pour se laver et devant
la porte un sol cimenté de 2 mètres carrés leur servait de terrasse.
Les WC et une pompe à eau se trouvaient à l'extérieur de leur maison.
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Sur leur terrasse
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Sultan,
son marie et
Kevser
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Tout
de suite je fut entouré par les habitants de cette cité chacun voulant
avoir des nouvelles de leurs proches qui étaient restés au village.
Je connaissais beaucoup d'entre eux, une grande partie venait de
nos villages. Kevser,
Sultan,
Sadik et encore
beaucoup d'autres. Chacun avait plusieurs enfants. Dans
la cité tout le monde parlait kurde et
chacun était habillé comme dans son village d'origine. Les maisons
de Kevser et Sultan étaient encore pire que celle
de mon frère. Si le grand méchant loup passait par ici et soufflait
sur leur maison, tout s'envolerait comme un château de carte. Mon
frère me proposa de rester ici avec eux. De toute façon je
n'avais pas d'autre choix. Je suis resté avec eux longtemps et
je ne regrette pas, car j'ai appris beaucoup
de choses par ces gens trés simples. Pour
dormir, on mettait des oreillers entre nos lits.
( poesie
en Turc |
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