debut de
BIOGRAPHIE
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La soufrence (1) Tatvan
    Une fois en plein hiver, j'étais malade depuis une semaine, je ne pouvais plus bouger de mon lit je n'avais ni argent, ni nourriture, je ne pouvais pas aller à l'école. Un après midi, sur mon lit en terre, en me réveillant j'ai vu la maman d'Irfan avec la femme du violoniste, elles m'apportaient de la soupe (comme souvent) et aussi une pochette pleine de pièces d'argents. J'étais très touché par leurs gestes si humains. Elles avaient fait une collecte dans l'usine où elles travaillaient. Depuis des mois je ne pouvais pas payer le loyer de ma chambre.
     La même nuit, j'ai eu la visite du violoniste. Il faisait très froid, la neige et le vent venaient jusqu'à mes pieds. Je me suis réveillé dans un cauchemar terrible. Une silhouette toute noire, immense, était debout devant moi, je n'ai même pas eu le temps de savoir de quoi il s'agissait. Sous les coups de bois et les coups de pieds très violents, j'ai commencé à crier. C'était encore lui, mais plus déterminé que jamais, il voulait se débarrasser de moi définitivement. Il était convaincu que j'étais un terroriste. Sa femme est descendue comme chaque fois en chemise de nuit, une terrible bagarre commença, il y avait du sang partout.
     Il voulait absolument que je parte tout de suite. Sa femme, ses enfants, tout le monde était là, j'ai décidé de partir. Il ne me laissa pas le temps de me changer, je suis partie avec mon pyjama et mes chaussons dans la nuit et la neige. A cette heure là, dans la "rue des diables " j'étais la seule personne encore dehors. Moi, la maigre silhouette, après avoir marché 200-300 mètres dans la tempête, je me suis arrêté. Je me suis caché derrière un arbre. C'était vers trois heures du matin. Je ne pouvais rien faire d'autre qu'attendre. Attendre qu'il se rendorme pour pouvoir rentrer de nouveau chez moi. Cela a prit des heures. Mais je n'étais pas encore gelé ! Au contraire, j'ai même pris des forces, en rentrant chez moi, tout de suite je me suis jeté sur mes cahiers. Avec toute la haine que je ressentais pour sa personne, j'ai commencé à dessiner. Je voulais sa mort ! Avant même de commencer mon tableau, je l'avais déjà nommé : " La mort du violoniste "
La mort de violoniste
(2) K. Ereglisi