mon
oncle Abdullah |
Le
lendemain et pendant des semaines, j'ai travaillé sur ce tableau,
j'ai fait beaucoup de recherches anatomiques.
Les couleurs bleues et les têtes chauves
sont apparues pour la premières fois dans mes peintures avec
ce tableau. Je suis retourné
à Tatvan peu de temps après, avec une nouvelle vision et un
éventuel nouveau style en perspective!
J'ai fini l'année scolaire 1972 à
Tatvan, j'avais
dix huit ans..
Après
avoir peint "la mort du violoniste" rien n'était plus comme
avant. J'ai choisi comme modèle une autre catégorie de gens
cette fois ci. Mon oncle Abdullah, son visage extraordinairement
riche, mon père, ma mère, les aveugles, Asik Veysel, les pauvres
que je rencontrais tous les jours sur ma route.
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Les aveugles-Tatvan
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C'était
le moment de rentrer dans le vif du sujet. Mon choix était vaste.
J'ai renommé mon nouveau Tableau "L'univers
des aveugles". Encore
une fois les têtes chauves et les couleurs bleutées envahissaient
mes tableaux. Mais ce n'était pas encore cela ! Je m'intéressais
particulièrement à la philosophie, aux différentes théories
de la création, aux matières, à la technologie et à l'homme
dans son état pur. J'aimais beaucoup le réalisme de la renaissance
mais je ne voulais surtout pas faire comme eux. Je voulais
rester moi-même, l'homme de mon époque et l'homme de mon village.
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L'univers des aveugles
(3) Tatvan
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J'ai
commencé un nouveau tableau avec mille interrogations dans la tête.
Pour une toile de 50 à 70 cm de dimension j'ai travaillé six mois,
jour et nuit, soit devant mon tableau
soit à l'extérieur. Mes sorties quotidiennes après minuit, mes promenades
interminables au bord du lac ou sur les montagnes, dans les rues noires
de Tatvan, mes observations dans les cafés sombres peuplés de monde,
lire ou écrire tout ce que je faisais avait un lien avec ce tableau.
C'était, comme ma respiration elle-même s'alignait à ma nouvelle réflexion.
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