à Vienne... |
La
jeune fille (S.F.) qui travaillait avec moi, aimait beaucoup
son rôle dans le fonctionnement du Local et elle assumait
très bien sa responsabilité en tant que gérante. La
petite fillette que j'avais rencontrée dans la rue "kertner
Strasse " comme une orpheline, sans argent et sans but, est
devenue une femme élégante et heureuse. Elle a commencé à
multiplier ses rencontres avec sa mère et sa petite sœur pour
les inviter au restaurant et même donner de l'argent de poche
à sa petite sœur.
Son père ( F.F.) travaillait dans une usine, un homme
brutal, très autoritaire et qui n'aimait pas les étrangers.
Il nous a vu une fois sur la Mariahilfer Strasse dans ma voiture
lorsque sa fille était avec moi. Depuis lui n'arrêta pas de
dire à sa mère que sa fille était devenue une "grosse salope"
parce qu'elle fréquentait les étrangers.
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Depuis
de son départ de chez elle, cela faisait plus de deux ans,
elle n'avait jamais revu son père. Tellement qu'elle avait
peur de lui, de "le rencontrer un jour " c'était son
cauchemar permanent. Elle trouvait en moi la tendresse qu'elle
n'avait pas eue avec son père. J'étais le premier homme dans
sa vie, j'étais son héros, son premier amour, son psychologue,
son petit ami. A vingt ans elle était très farfelue, enfantine
et très jalouse. Elle n'avait pas un caractère assez fort
pour s'imposer ou prendre des décisions importantes toute
seule, elle se culpabilisait elle-même. Psychologiquement
très fragile et peu autonome dans son comportement de tous
les jours. Il fallait être toujours là pour elle. Parfois,
en lui donnant beaucoup de pouvoir concernant mon local, j'avais
un petit sentiment d'insécurité au fond de mes pensées mais
je n'avais pas d'autres choix, ni de raisons assez forte pour
tout annuler au départ. Elle était gentille, sentimentale
et innocente.
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J'ai
voulu récompenser ses efforts. On a décidé qu'à la rentrée
scolaire elle commencerait ses études à l'université. Nous
sommes allés, pour nous renseigner. Le 19 mars jeudi dans
la matinée on a acheté des nouveaux habits pour elle dans
un magasin de vêtements et quelques petits cadeaux pour sa
sœur. Ce jour là j'avais 65.000, - Shillings sur moi
qu'ensuite je déposais dans la boîte à gants de ma voiture.
Avec cet argent j'avais prévu de payer mes dettes aux turcs
qui m'avait prêté l'argent au moment de la création de ma
société, en espérant avoir leur carte de séjour. S. en se
rendant à la chambre de commerce perdit dans un tramway, tous
les papiers concernant la création de notre entreprise. Malheureusement
je n'ai pu rien faire pour eux. Ils me cherchaient dans tous
les locaux turcs avec dix milles shillings de récompense
à celui qui les aidera à me retrouver.
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