Le
même jour l'aprés midi (comme presque tous les jeudis après
midi) je la ramenais chez elle pour voir sa mère et sa sœur.
Dans ma voiture prés de chez ses parents j'ai attendu trois
heures. Normalement elle ne restait jamais plus d'une heure
chez elle pour ne pas rencontrer son père. Je suis reparti seul
vers 17.00 heures parce que l'on ouvrait le local à 18.00 heures. |
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Au
moment de son arrivée il était 22 heures et le local était plein.
On donnait un spectacle ce soir là. Mon jeune ami avocat était là aussi
pour m'aider. Sans me donner une explication elle me demanda les clés de
ma voiture, je lui donna sans même réfléchir. Elle avait une expression
inquiétante. Elle a monta les marches des escaliers par deux puis est revenue
dix minutes après. Tout en pleurant, elle s'est presque jetée sur moi, en
me disant "Nezir écoute moi ! Je dois te parler ! C'est très urgent !
" Je voulais déposait d'abord les bières sur le comptoir. Elle me poussa
violemment et presque en criant : "Je t'ai dis écoute-moi, Nezir ! Arrête
tout ! Tu ne comprends rien, c'est très grave !" Elle tremblait, elle
respirait difficilement "mon père… J'ai rencontré mon père ! ... Il était
à la maison… Je n'ai pas pu me sauver…Je suis vraiment désolé Nezir, je
n'ai pas pu résister à ses interrogations…. " C'est vrai que je ne comprenais
toujours pas. J'ai dit calmement : " Pourquoi trouves -tu cela grave
? Tu es majeure, tu fais ce que tu veux, bon, maintenant aide-moi un peu,
nous parlerons de tout cela après la fermeture." Et je suis retourné
travailler. Elle me dit en pleurant "Cela n'est pas si simple. Il m'a
hypnotisé. Devant lui je deviens comme un enfant de huit ans. C'est lui
qui m'a ramené ici pour que… " Elle pleure tellement qu'elle ne pouvait
plus parler. Léo, mon ami avocat me demanda après ses commandes. J'ai pris
ses mains "dit moi alors, pourquoi il est venu ? " Sa réponse fut
comme une balle qui traversa mon cœur : "pardonne-moi,
je lui ai donné ton argent, les 65.000, -Schillings que tu avais dans la
voiture. " Je ne pouvais plus rien dire ni écouter. Mais elle continua
: " Il va vendre ce local ! Il a déjà parlé avec la police ! Demain ne
reste surtout pas ici, ils viendront te chercher ! …" Chaque mot qu'elle
disait était comme une nouvelle balle qui traversait mon corps. Pour ne
pas m'effondrer sur place devant tout le monde je suis sorti dehors, je
pouvais difficilement respirer. Elle est venue à coté moi, j'étais entrain
de pleurer au coin d'un immeuble. Elle m'a fait la promesse tout en pleurant
avec moi, comme quoi elle allait tout arranger en ma faveur aussi bien pour
le local que pour mon argent et cela avec ou sans l'accord de son père.
Elle me calma mais tard dans la nuit elle est partie
pour dormir chez ses parents. (Pour la première fois depuis plus de deux
ans.)
Et pour moi c'était ma dernière
nuit passée dans mon local ! |