debut de
BIOGRAPHIE
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Quand je suis venu tout près d'elle, elle se retourna. Je dis : " Bonjour S., ne veux-tu pas me parler ? C'est toi qui m'as demandé de venir ici. Je voulais savoir si tout c'était bien passé ? " Elle me répond froidement et sans me regarder :
" Oui, tout c'est bien passé. J'ai vendu ton local mais tu ne toucheras pas un centime ! " Je n'en croyais pas mes oreilles.
J'ai dis : " Mais S., nos engagements… tes promesses… " avant que je finisse ma phrase elle recula de deux pas et au même moment quelqu'un serra mon bras très fort. C'était l'homme avec qui mon regard s'étaient croisé plutôt. Il se présenta aussitôt : " Police criminelle ! Vous êtes en état d'arrestation ! " J'ai crié dans sa direction : " t'es une salope ! Tu es un serpent ! Immonde ! .." Et j'ai poussé l'homme avec une grande violence ! Il tomba sur le dos ! J'ai couru pour me mêler dans la foule. Mais quelqu'un parmi la foule me donner un croc-en-jambe, je suis tombé à mon tour et j'ai glissé par terre jusqu'aux rails du tramway. Mes cahiers, mes feuilles, mes crayons se sont dispersés partout. Cinq ou six policiers en civil se sont jetés sur moi et ont commencé à me frapper à coup de poing et à coup de pieds sur mon corps et sur ma tête. Mon visage était couvert de sang.
    Dans mes souffrances j'ai entendu comme un murmure une voix qui me disait juste à cote de mes oreilles : " Je suis le père de S., écoute-moi connard, si tu viens encore une fois dans ce pays je te tuerais ! Sale turc, tu va crever ici ! " Cette voix et ces mots je les ai entendu tout le temps où je traînais par terre sur les coups des policiers. Il courrait dans tous les sens entre leurs pieds pour me faire passer son message. En fin j'étais totalement immobilisé. Mon dos, mes bras, mes jambes, ma tête… j'avais mal partout. Ils ont enchaîné mes poignets et m'ont levé violemment. Je ne pouvais plus tenir de bout. Son père tournait toujours autour de nous pour répéter ses mots. On me tirait par les poignets enchaînés jusqu'à l'intérieur de la fourgonnette blindée. Les victorieux policiers se sont félicités entre eux. Avec le même renfort, terroriste Carlos aurait pu être arrêté lui aussi !
Une jeune fille sortie de la foule ramassa mes crayons, mes feuilles, mes cahiers (dispersés un peu partout) me les ramena et les posa sous mes pieds avec un triste sourire. Cette jeune fille c'était peut-être la seule personne parmi tous les gens qui nous regardaient, a avoir compris la gravite des choses, comme quoi ce n'était pas tournage d'un film !